Baisse de plus de 15 % du prix du gaz en Europe

Le retour de Trump porte un coup à la transition énergétique. Jamais les États-Unis n’ont pompé autant de pétrole que l’année dernière et, avec Trump à la présidence, cette tendance ne fera que s’accentuer. Il en va de même pour les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL). Selon notre étude, les prix du gaz en Europe pourraient chuter de plus de 15 % au cours des cinq prochaines années.

Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting Benelux : « Trump a promis à ses électeurs de freiner l’inflation. Pour y parvenir, il entend produire davantage de pétrole pour baisser son prix. Tout indique que l’industrie pétrolière a les coudées franches. Ses amis occupent des postes clés dans sa future administration : le magnat du pétrole, Doug Burgum, du Dakota du Nord, et Chris Wright, CEO de la société de fracturation Liberty Energy. »

Cet article contient :

Aperçu de la situation

L'augmentation des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) sous Trump pourrait entraîner une baisse de plus de 15 % des prix du gaz en Europe sur cinq ans.
Trump prévoit d'augmenter la production de pétrole et de GNL, freinant ainsi la transition énergétique.
La suppression des régulations environnementales risque de compromettre les objectifs de l'Accord de Paris.
Des sanctions potentielles contre l'Iran pourraient exacerber les tensions au Moyen-Orient.

Hausse des exportations de GNL

Ces dernières années, les États-Unis sont devenus un important fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL), notamment pour remplacer le gaz russe après la guerre en Ukraine. Johan Geeroms : « Biden a empêché la construction de nouveaux terminaux de GNL. Trump la relancera immédiatement. De même, il se penchera sur la question des milliards de dollars de subventions et prêts destinés à accélérer la transition énergétique. La hausse des exportations de GNL touchera directement le portefeuille des entreprises et citoyens européens. Selon nos recherches, les prix du gaz en Europe pourraient baisser de plus de 15 % au cours des cinq prochaines années en raison de la hausse des exportations de GNL. »

La politique climatique menacée

Johan Geeroms souligne que Trump a déjà supprimé de nombreuses réglementations environnementales au cours de son premier mandat, comme le Clean Power Plan et les normes d’émissions plus strictes pour les véhicules. On s’attend à ce qu’il poursuive dans cette voie. « Ce changement de cap compromet non seulement les efforts déployés par les États-Unis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais il contrecarre également la politique climatique au niveau mondial. La baisse du financement des projets d’énergie renouvelable et de la collaboration internationale exerce une forte pression sur les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. »

Seuil de rentabilité

Les États-Unis sont le premier producteur de pétrole au monde, avec une production quotidienne de près de 13 millions de barils en 2023. Et elle devrait encore augmenter sous Trump. Johan Geeroms : « Trump promet de réduire les prix des carburants, mais ce ne sera pas si facile. Le coût de production du pétrole est déjà proche du seuil de rentabilité. Et la hausse des capacités de production ne se fera sentir qu’à moyen terme. »

Tensions sur le marché du pétrole

Johan Geeroms attire également l’attention sur l’Iran. « Il est très probable que Trump impose à nouveau de lourdes sanctions pour freiner les exportations de pétrole iranien. De nouvelles mesures pourraient alimenter les tensions sur le marché du pétrole. Nous pensons qu’elles pourraient entraîner une hausse de 5 à 10 % des prix du pétrole. Elles accentueraient non seulement l’inflation mondiale, mais aviveraient aussi les tensions au Moyen-Orient, et en particulier autour du détroit d’Ormuz, par lequel transitent 20 % du pétrole mondial. »

Réflexion à court terme

En conclusion, Johan Geeroms affirme que le retour de Trump à la présidence menace sérieusement la transition énergétique mondiale et les efforts climatiques. « À court terme, la hausse de la production du pétrole et du gaz semble économiquement intéressante. Mais à long terme, elle peut s’avérer désastreuse pour l’environnement et la stabilité de l’approvisionnement énergétique mondial. C’est précisément à l’heure où il est impératif de collaborer pour réaliser les objectifs climatiques que Trump semble faire marche arrière. »

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