Le manque de confiance coûtera -20 Mds € à la consommation française en 2022
Le contexte économique et géopolitique actuel pèse sur la confiance des ménages européens. Selon les dernières enquêtes de confiance menées dans les économies clés de la zone euro, ces derniers seraient aussi pessimistes, voire plus, qu’ils ne l’étaient au plus fort de la pandémie. De quoi affecter la consommation des ménages européens ?
« La confiance détermine la future consommation des ménages. Aujourd’hui, nous constatons un choc de confiance particulièrement fort, qui aura un impact considérable sur la consommation des ménages européens. Selon nos calculs, en 2022, la consommation des ménages européens sera inférieure de -70 Mds € à ce que nous attendions initialement, soit -500€ par ménage. En France, l’impact sera de -20 Mds € en France, soit -440€ par ménage. En Italie, la perte de consommation sera encore plus conséquente, car le recul de la confiance des ménages y est deux fois plus forte qu’en France : l’impact atteindra -31 Mds €, soit -1 100€ par ménage », détaille Ana Boata, Directrice de la recherche économique d’Allianz Trade.
Une estimation renforcée par le dernier Allianz Pulse Survey, réalisé au mois de mai 2022 auprès de 2 500 consommateurs en Allemagne, en France et en Italie. Selon cette enquête, plus d’un consommateur sur deux compte réduire ses dépenses de consommation cette année.
Un excès d’épargne insuffisant pour financer la hausse des coûts alimentaires et énergétiques
Selon Allianz Trade, l’excès d’épargne des ménages, s’établit, en zone euro, à 380 Mds €. Toutefois, ces réserves sont réparties de manière déséquilibrée : pour les ménages les moins aisés, cet excès d’épargne atteint en moyenne 93€ par ménage, contre 8 700€ pour les ménages les plus aisés. Suffisant pour faire face à l’actuelle inflation alimentaire et énergétique ?
« Nous estimons qu’en zone euro, la facture alimentaire croîtra en moyenne de +550€ par ménage en 2022. Dans le même temps, la facture énergétique devrait croître de +750€ par ménage. Ainsi, pour près de deux ménages européens sur trois, l’excès d’épargne sera insuffisant pour faire face à la hausse des coûts alimentaires et énergétiques », répond Ana Boata.