Défaillances d'entreprises en France au T1 2025

Défaillances d’entreprises en France au 1er trimestre 2025 : hausse de +2% par rapport au T1 2024

30/04/2025
Allianz Trade, leader mondial de l’assurance-crédit a publié sa dernière étude sur les défaillances d’entreprises en France au cours du 1er trimestre 2025.
Les entrées en procédures collectives se sont affichées en léger repli (-1,2%) par rapport au T4 2024 qui affichait un record, mais en hausse par rapport à la même période de 2024 (+2,4%) après un mois de mars particulièrement sinistré. Cette remontée reflète à la fois la normalisation qui était attendue depuis les niveaux « artificiellement » bas de 2020-2021, et le retour à des faibles fondamentaux du risque crédit qui testent la résilience des entreprises déjà mises à mal par la succession des crises.
« Le pic d’accélération des défaillances d’entreprises semble dépassé, avec un infléchissement graduel au fil des trimestres (+2% au T1 2025, après +9% au T4 2024 et +17% au T3 2024) mais ce ralentissement n’empêche pas un haut niveau de sinistralité et la perspective reste celle d’un chiffre durablement élevé. « Les défis auxquels font face les entreprises restent nombreux (faiblesse du cycle conjoncturel, fin/remboursement des aides, reprise des assignations par les services fiscaux et sociaux, incertitudes géopolitiques) avec le risque que la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis ne pousse les faillites au-dessus de 68 000 et 65 000 cas pour 2025 et 2026 - au-delà de nos prévisions initiales (67 500 en 2025 et 64 900 en 2026) » explique Maxime Lemerle, Responsable de la recherche défaillances chez Allianz Trade.
Au démarrage concentrée sur les plus petites entités (en termes de CA), la remontée des défaillances s’est diffusée à toutes les tailles d’entreprises, avec des rebonds à deux chiffres pour toutes les tranches hautes de chiffre d’affaires. A fin mars 2025, toutes les entreprises défaillantes pour lesquelles les données financières sont disponibles représentaient des niveaux encore très élevés de chiffre d’affaires cumulé (EUR 33,7 Mds, soit +6% sur 1 an) et de passif fournisseurs (EUR 6,4 Mds soit +11%).

En France, aucun secteur n’échappe à la remontée des défaillances. Sur les 12 derniers mois, la dynamique haussière est marquée pour le transport/entreposage (+23%), la construction (+19%) et l’information/communication (+17%) en termes relatifs. En nombre, c’est la construction (+2298), secteur le plus sinistré avec 22% des faillites, devant les services aux entreprises (+956), l’hébergement/restauration (+751) et la finance/immobilier (+607), dopée par l’immobilier (+14% sur 12 mois). Au final, quasiment tous les secteurs sont au-dessus de la sinistralité moyenne observée depuis 2010. Au regard des données historiques, les secteurs qui se distinguent avec un niveau de défaillance très élevé sont le transport-entreposage (56% au-dessus de la moyenne 2010-2019), l’information/communication (40%), le commerce automobile (33%), l’immobilier/finance/assurance (29%) et l’hôtellerie/restauration (28%). Le commerce de gros (-7% en dessous) est la principale exception, avec l’industrie manufacturière (0%).

Enfin, à fin mars 2025, les trois grands types d’entrée en procédures collectives enregistrent une poussée continue, en particulier les redressements judiciaires (+17% sur 12 mois). La procédure de sauvegarde reste limitée en nombre absolu (moins de 400 cas au T1 et 1582 cas sur les 12 derniers mois) et en part relative (2,4%), malgré une accélération depuis fin 2022. La procédure de liquidation est toujours -et de loin- la plus utilisée (69% sur 12 mois).

« L’environnement commercial a rarement été aussi complexe et volatil, et les entreprises doivent rester vigilantes pour éviter le risque de non-paiement. Dans ce contexte, la protection prédictive et l’analyse du risque sont la clé et l'assurance-crédit peut être l'un des meilleurs outils pour sécuriser les créances commerciales. Avec 200 experts du risque dans 23 délégations régionales, le rôle d’Allianz Trade est d’alerter ses clients des risques encourus et de les protéger de l’effet domino des défaillances » rappelle Laurent Treilhes, Président du Comité Exécutif d’Allianz Trade en France.

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