
Scénario économique 2025-2026 mis à jour
La croissance mondiale restera atone à +2,5 % en 2025
03/07/2025
Comme chaque trimestre, les experts Allianz Trade mettent à jour leur scénario économique mondial. Au sommaire de cette nouvelle étude :
La croissance mondiale restera atone à +2,5 % en 2025, son plus faible niveau depuis 2008 en dehors des périodes de récession.
- Les prévisions pour les États-Unis ont été revues à la hausse de +0,8 point de pourcentage à +1,6 % pour 2025-2026 en raison de la baisse des droits de douane effectifs.
- La zone euro devrait enregistrer une croissance de +1,2 % en 2025, largement tirée par les petites économies.
- En France, un ralentissement de la croissance économique est attendu en 2025 (+0,6% vs +1,1% en 2024), avant un léger rebond en 2026 à +1,1%.
Tensions commerciales, risques géopolitiques et défis budgétaires.
- L'incertitude mondiale continue de régner à des niveaux records, qui entraînera un ralentissement synchronisé du cycle économique dans les marchés développés et émergents, comme cela a été observé pour la dernière fois au second semestre 2022, lors du pic d'inflation.
- Depuis notre dernier scénario économique du 10 avril, le taux des droits de douane américains sur les importations mondiales a été ramené de 25 % à 13 %, la trêve commerciale avec la Chine ayant fait passer le taux bilatéral américain de 103 % à 39 %, ce qui a contribué davantage à la baisse que les droits sectoriels plus élevés (25 % sur les automobiles et les pièces automobiles, 50 % sur l'acier et l'aluminium). Toutefois, le taux global des droits de douane américains à l'importation reste à son plus haut niveau depuis 1940, et des menaces pèsent, notamment l'imposition potentielle de droits supplémentaires de +50 points de pourcentage sur l'UE et l'expiration des délais pour l'application de droits de douane réciproques le 8 juillet.
- Au-delà de la guerre commerciale, les États-Unis sont confrontés à d'importants défis budgétaires et monétaires, avec un déficit budgétaire qui devrait dépasser 8 % du PIB d'ici 2026 et une augmentation des paiements des intérêts due à une inflation élevée et à des risques budgétaires, ce qui pourrait entraîner une nervosité des marchés obligataires et une nouvelle dépréciation du dollar américain.
- La probabilité d'une récession dépasse 30 % et les craintes de stagflation s'intensifient.
Inflation et banques centrales : la divergence transatlantique se poursuit.
- Dans les marchés développés, la divergence en matière d'inflation restera une caractéristique dominante du cycle économique en 2025. Selon Allianz Trade, l’inflation mondiale devrait s’établir à 4,0% en 2025 et 3,4% en 2026.
- Aux États-Unis, l'inflation s'est sensiblement atténuée au premier semestre 2025, certains éléments indiquent que la hausse des coûts des biens intermédiaires et finaux induite par les droits de douane a d'abord été absorbée par les marges des entreprises. Toutefois, nous pensons qu'une part croissante des entreprises répercutera la hausse des coûts sur leurs clients, comme l'indiquent clairement plusieurs enquêtes auprès des entreprises. Nous prévoyons que l'inflation IPC aux États-Unis atteindra un pic de +3,9 % au quatrième trimestre 2025, contre +2,6 % au deuxième trimestre 2025.
- Dans la zone euro, nous prévoyons que l'inflation passera sous la barre des 2 % au cours des prochains trimestres. En France, selon nos estimations, l’inflation devrait atteindre 0,9% en 2025 et 1,3% en 2026.
Les banques centrales adoptent des approches divergentes
- La Réserve fédérale américaine devrait maintenir ses taux à 4,5 % jusqu'en décembre en raison des craintes inflationnistes puis ensuite les réduire à 3,5 % d'ici le troisième trimestre 2026.
- En revanche, la BCE poursuivra son cycle d'assouplissement dans un contexte de faible croissance et de désinflation, ramenant ses taux à 1,5 % d'ici la fin de l'année.
Les entreprises optimisent leurs stocks et ajustent leurs stratégies de prix afin de maintenir leur rentabilité dans un contexte de demande atone.
- Le marché du travail montre des signes de normalisation, avec des licenciements attendus alors que les entreprises se concentrent sur l'efficacité et la réduction des coûts.
- La croissance des investissements reste timide, en particulier en Europe, où les conditions de crédit s'améliorent mais restent contraignantes.
- Les tendances en matière de défaillances d’entreprises présentent également des risques supplémentaires, l'indice mondial indiquant une augmentation de +6,5 % au premier trimestre 2025.
- En outre, des risques sectoriels apparaissent, notamment dans l'industrie automobile, en raison des pressions concurrentielles et des évolutions technologiques.