Cet article contient :

  • Aujourd’hui, 42% des exportateurs prévoient une diminution de leur chiffre d’affaires.
  • 25% s’attendent à des délais de paiement plus longs et 48 % craignent une hausse des défauts de paiement.
  • Pour survivre, ils s’adaptent, diversifient leurs partenariats, restructurent leur logistique et intègrent le partage des risques dans toute la chaîne de valeur.

Selon notre dernier Global Trade Survey, les prévisions de croissance à l’exportation ont fortement chuté:

  •  Début 2024, 80 % des entreprises tablaient sur une croissance de leur chiffre d’affaires
  • Aujourd’hui, ce chiffre tombe à 40 %.
  • 42 % prévoient désormais une baisse de -2 à -10 %.
  • Elles n’étaient que 5 % à envisager cette possibilité quelques mois plus tôt.

4 500 entreprises ont été interrogées dans 9 grandes économies mondiales (dont 6 pays européens), représentant près de 60 % du PIB mondial.

L’enquête a été réalisée avant et après l’annonce, le 2 avril, de nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis.

Elle ne tient toutefois pas compte de la taxe de 50 % sur les produits européens que Trump a menacé d’imposer le 9 juillet.

Malgré les récents accords bilatéraux conclus avec le Royaume-Uni et la Chine, nous estimons que les pertes d’exportations mondiales pourraient atteindre 305 milliards de dollars en 2025.

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Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting Benelux : « L’Europe risque de perdre pour 33 milliards de dollars à l’exportation. Rien qu’en Allemagne, la perte devrait être de 9 milliards de dollars. Notre étude montre que plus de la moitié des exportateurs s’attendent à des délais de paiement plus longs. Selon eux, le risque de défauts de paiement va également s’accroître. Une telle incertitude a des conséquences néfastes sur un environnement commercial sain. »

Les secteurs les plus exposés sont :

  • La construction mécanique
  • L’industrie automobile

Johan Geeroms entrevoit toutefois une lueur d’espoir : « L’augmentation prévue des dépenses pour la défense stimulera la croissance économique en Europe. Surtout si, par exemple, 50 % des investissements en la matière reviennent à des entreprises européennes. Ce scénario pourrait entraîner un point de pourcentage supplémentaire de croissance du PIB pour certains pays. »

  • Après le « Liberation Day », seulement 10 % des entreprises américaines veulent encore exporter vers la Chine.
  • Côté chinois, l’export vers l’Amérique du Nord s’effondre : de 15 % à 3 %.

Les entreprises américaines quittent l’Asie :

  • 25 % se tournent vers l’Europe occidentale
  • 25 % vers l’Amérique latine
  • L’intérêt pour exporter vers la Chine grimpe à 36 %
  •  L’intérêt pour l’Asie du Sud et du Sud-Est a doublé, atteignant 14 %
« Entre-temps, l’Amérique latine apparaît comme la gagnante des stratégies de changement et d’évitement commercial : les entreprises chinoises et européennes se tournent vers cette région pour accéder aux États-Unis à moindre coût », a déclaré Françoise Huang, Senior Economist.

La guerre commerciale a changé les prévisions en matière de délais de paiement :

  • 25% des exportateurs s’attendent à des délais de paiement plus longs, de plus de 7 jours.
  • 48 % craignent une hausse des défauts de paiement, notamment aux États-Unis, en Italie et au Royaume-Uni.
  • Seules 11 % des entreprises sont encore payées sous 30 jours. Ce chiffre est nettement plus bas pour les grands exportateurs tels que les États-Unis, la Chine et l’Allemagne.
  •  La majorité attend entre 30 et 70 jours. Ce chiffre est légèrement plus élevé au Royaume-Uni (75 %), en France (73 %), en Italie (73 %) et aux États-Unis (73 %).

« Les grandes entreprises sont plus souvent confrontées à des délais de paiement plus longs : 26 % des entreprises interrogées dont le chiffre d’affaires excède 5 milliards d’euros connaissent des délais de paiement supérieurs à 70 jours, contre 18 % pour la moyenne de l’échantillon général. Autrement dit, les grandes entreprises jouent de plus en plus le rôle de banque invisible pour les plus petites entreprises. Alors que les exportateurs sont confrontés à des cycles de paiement plus longs et à des risques croissants d’insolvabilité, ils sont contraints de répercuter les coûts, de pénétrer de nouveaux marchés, voire de repenser l’ensemble de leur empreinte internationale », conclut Ana Boata, Head of Economic Research.

« Les entreprises ne restent pas inactives : elles s’adaptent, diversifient leurs partenariats, restructurent leur logistique et intègrent le partage des risques dans toute la chaîne de valeur. Le succès dépend de plus en plus de la capacité d’adaptation », déclare Aylin Somersan Coqui, CEO.
  • 1/3 des entreprises ont déjà trouvé de nouveaux marchés d’exportation.
  • 2/3 prévoient de diversifier leur base client.
  • En Pologne et en Espagne, les entreprises explorent de nouveaux fournisseurs pour limiter l’impact des droits de douane.
  • 62 % des entreprises américaines optent pour d’autres routes maritimes, grâce à :
    • La baisse des frais d’expédition (-50 % depuis début 2025)
    • La baisse des prix du pétrole (65–70 USD/baril attendus)
  • Les entreprises demandent aussi à leurs fournisseurs de prendre en charge la logistique jusqu’au client final.
  • Pour gérer les risques de change, 59 % préfèrent intégrer des clauses tarifaires dans leurs contrats.

Dans le contexte économique et politique actuel, les exportateurs mondiaux ne sont pas très optimistes.  42% d’entre eux prévoient une diminution de leur chiffre d’affaires.

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