La hausse des prix des produits de première nécessité (alimentation, logement, moyens de transport et santé) touche donc principalement les ménages à faibles revenus. Cela peut être source de troubles sociaux renforcés.
En effet, les prix des denrées alimentaires rattrapent leur retard en Belgique après que le commerce de détail alimentaire ne soit pas parvenu, l’année dernière, à répercuter la hausse des coûts de l’énergie, de la production et du personnel sur le panier des consommateurs. Par exemple, en 2022, les prix d’achat des denrées alimentaires et les coûts d’emballage de toutes sortes pour les supermarchés ont fortement augmenté. Ils n’ont pas réussi à répercuter intégralement ces coûts sur leurs prix.
En 2023, les prix d’achat sont considérablement inférieurs sur les marchés internationaux (même s’ils restent relativement élevés en termes nominaux par rapport à la situation d’avant-guerre). Mais les supermarchés n’ont pas baissé pour autant leurs prix de vente. Au contraire, ils ont rattrapé leur retard en 2023 pour récupérer la perte de leurs marges bénéficiaires de 2022.
Le phénomène de la 'cupideflation', lorsque de grandes entreprises profitent de l’inflation pour augmenter leurs prix et, par la même occasion, leurs marges bénéficiaires, continuera donc à planer au-dessus de nos têtes en 2024 comme une épée de Damoclès. À cela s’ajoute le fait que la mentalité des gens est tellement programmée qu’ils s’attendent à une hausse de l’inflation et à ce que tout devienne de toute façon plus cher.
Le rapport montre que les pays qui dépendent des importations de denrées alimentaires et de combustibles risquent de connaître la plus forte augmentation de troubles sociaux. L’effet inverse peut être observé dans les pays exportateurs de matières premières tels que les Émirats arabes unis, le Qatar et le Koweït. Ceux-ci remontent fortement dans l’indice.