Dans la course mondiale à la robotique, l’Europe a perdu sa position de leader et risque de se retrouver rapidement à la traîne. En l’absence de mesures immédiates, l’industrie européenne connaîtra le même déclin que celui que traverse actuellement l’industrie automobile en Europe.

Cet article contient :

  • L’Europe perd tu terrain face à la Chine dans le secteur de la robotique. L’année dernière, plus de 50% des robots industriels ont été mis en service en Chine.
  • Ce retard menace la compétitivité européenne, alors que la robotique est cruciale pour compenser les pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs.
  • Allianz Trade propose cinq mesures urgentes pour inverser la tendance.

Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting Benelux : « La Chine est en train de dépasser l’Europe. L’année dernière, plus de la moitié de tous les robots industriels dans le monde ont été mis en service en Chine. Avec des programmes tels que “Made in China”, le pays mise pleinement sur l’automatisation et la robotisation. Non seulement pour augmenter la production, mais aussi pour faire face aux conséquences du vieillissement de la population. »

Ces cinq dernières années, le secteur mondial de la robotique a connu une croissance de 230 % et devrait dépasser la barre des 100 milliards de dollars en 2030.

L’Europe, avec des pays comme l’Allemagne, la Suède et la Suisse comme acteurs majeurs, est à la traîne. Alors que l’Europe était autrefois à la pointe de la robotique, elle risque aujourd’hui de passer au second plan. La Chine investit massivement dans la production de robots et dans l’innovation technologique. La robotique est au cœur de la stratégie de développement chinoise. L’Europe n’a pas cette détermination et cette vision. Nous l’avons vu dans l’industrie automobile. Le marché des véhicules électriques est désormais entièrement entre les mains de la Chine.
La robotique n’est pas seulement une question de progrès technologique, mais aussi une nécessité économique. L’Europe vieillit rapidement et est confrontée à des pénuries structurelles de main-d’œuvre, en particulier dans des secteurs tels que l’agriculture, la logistique et les soins de santé. Les robots peuvent compenser en partie ces pénuries et ainsi maintenir la productivité et la compétitivité de l’Europe.

D’après notre rapport, cinq mesures essentielles sont nécessaires pour inverser la tendance :

  1. Élaborer une feuille de route européenne pour la robotique : l’Europe a besoin d’une stratégie commune pour lutter contre la fragmentation.
  2. Davantage de capitaux pour les start-ups et les innovateurs : l’absence d’un marché mature du capital-risque freine l’innovation.
  3. Accélérer l’innovation depuis le laboratoire jusqu’au marché : l’Europe excelle dans la recherche, mais peine à transformer les innovations en entreprises prospères.
  4. Investir dans la formation et la reconversion : la pénurie de personnel technique est criante. Sans formation continue à grande échelle, le déploiement de la robotique risque de stagner.
  5. Veiller à une réglementation plus intelligente qui stimule l’innovation : l’Europe est à la pointe de la réglementation en matière d’IA, mais des règles strictes peuvent freiner l’innovation.
Selon Johan Geeroms, le rapport est très clair : « Notre position de grande puissance industrielle est en jeu. Si l’Europe n’agit pas maintenant, nous risquons de manquer définitivement le train. Tout le monde doit comprendre que la robotique n’est pas une vision lointaine, mais un moteur indispensable à une Europe compétitive et résiliente. Agir aujourd’hui, c’est gagner demain… en productivité, en capacité d’innovation et en autonomie géopolitique. »
Alors inscrivez-vous dès maintenant à notre newsletter Allianz Trade Magazine !
Nous vous enverrons toutes les 8 semaines les derniers développements sur l'économie, les secteurs, les faillites et des conseils pour une gestion optimale des débiteurs.