L'impact économique des chaleurs extrêmes est profond. Ainsi, cette année, la croissance de l'économie européenne est inférieure de 0,5 point de pourcentage. D’après notre étude, une journée de chaleur extrême (plus de 32 degrés) a le même impact négatif sur l'économie qu'une demi-journée de grève.

L'Espagne est le pays le plus touché par la chaleur au sein de l'UE, avec une baisse du PIB de 1,4 pp. Elle est suivie par la Grèce (-1,1 pp) et l'Italie (-1,2 pp). La perte de -0,3 pp pour la France n'est donc pas trop mauvaise. Il en va de même pour l'Allemagne, avec un recul de -0,1 pp.

Cet article contient :

  • Les vagues de chaleur extrême (>32°C) sont un frein direct à la croissance économique européenne.
  • Des secteurs clés comme l’agriculture, la construction et le transport subissent de plein fouet les effets de la chaleur.
  • Des investissements massifs sont nécessaires : infrastructures résistantes, technologies durables, adaptation urbaine et soutien aux secteurs vulnérables.

Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting Benelux : « L'impact de la chaleur aux Pays-Bas et en Belgique n'est évidemment pas comparable à celui du sud de l'Europe. Mais attention, les secteurs à forte intensité de travail physique, comme l'agriculture, la construction, mais aussi le transport et la logistique, seront durement touchés. Et il ne s'agit pas d'une situation unique. Alors qu'une vague de chaleur était auparavant un phénomène naturel exceptionnel, la chaleur est aujourd'hui un risque structurel pour l'économie. »

Nous devons non seulement faire face à une chaleur croissante, mais aussi à des précipitations de plus en plus abondantes. Pour l'agriculture, les effets sont énormes. Le risque de baisse des rendements et de mauvaises récoltes a fortement augmenté. Les agriculteurs doivent investir de plus en plus dans l'irrigation, les nouvelles méthodes de culture et les technologies pour maintenir et protéger leur production. En fin de compte, bien sûr, ces coûts se retrouvent dans l'assiette des consommateurs.

Les effets de la chaleur ne se limitent pas aux zones rurales. Dans les villes, la chaleur exerce une pression supplémentaire sur l'approvisionnement en énergie et en eau. Les entreprises investissent massivement dans le refroidissement et le contrôle du climat pour protéger le personnel et éviter les arrêts de production. La chaleur nuit à la productivité du travail. L'Organisation internationale du travail (OIT) prévoit que le stress thermique réduira de 2,2 % le nombre total d'heures de travail potentielles dans le monde. Cela équivaut à 80 millions d'emplois à temps plein. La capacité de travail physique peut diminuer d'environ 40 % à des températures supérieures à 32 degrés et même de deux tiers à 38 degrés.

La chaleur a également un impact sur les infrastructures. Les voies ferrées et les ponts s'endommagent plus rapidement, l'asphalte fond et le risque de panne des transports publics augmente. Cela entraîne des retards, des coûts d'entretien plus élevés et des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement.

La chaleur oblige les entreprises et les gouvernements à investir massivement dans l'adaptation au climat et les technologies durables. Bien sûr, cela offre des possibilités d'innovation et de nouvelles activités, mais à court terme, cela se traduit surtout par une pression financière supplémentaire. Selon Johan Geeroms, il s'agit d'une tâche difficile non seulement pour les entreprises, mais aussi pour les gouvernements. Il suffit de penser aux milliards supplémentaires nécessaires à la défense à court terme. Pourtant, des investissements dans des infrastructures résistantes au climat et un soutien aux secteurs touchés sont également nécessaires pour limiter les dégâts économiques et protéger la compétitivité.

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