Au niveau mondial, 82 % des exportateurs tablent sur une reprise économique en 2024. Les exportateurs chinois sont les plus optimistes, mais leurs collègues américains et européens s’attendent eux aussi à la fin de la récession commerciale de l’année dernière. Près de 40 % prévoient une croissance des exportations de plus de 5 % cette année. C’est ce qui ressort de l’étude annuelle Global Trade Survey menée par l’assureur-crédit Allianz Trade (voir annexe plus bas).

La Trade Survey est publiée pour la troisième année consécutive. Au total, plus de 3 000 entreprises ont été contactées en Chine, en France, en Allemagne, en Italie, en Pologne, en Espagne, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Johan Geeroms, Director Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade : « L’optimisme est frappant. L’année dernière, les exportateurs étaient également positifs, mais la croissance nulle les aura déçus. On aurait pu imaginer que cela tempérerait quelque peu l’optimisme, mais c’est tout le contraire. L’année dernière, 70 % des exportateurs prévoyaient une croissance de leurs chiffres d’affaires, cette année ils sont 82 %. »

Les prévisions d’Allianz Trade sont légèrement plus prudentes. « Nous constatons nous aussi une reprise mondiale. Nous pensons que le commerce mondial augmentera de 2,8 % en valeur. Ce chiffre reste bien inférieur à la moyenne à long terme de 5 %. Ce sont avant tout les perturbations du transport maritime mondial et la montée du protectionnisme qui nous incitent à la prudence. Bien sûr, les entrepreneurs sont également conscients de ces dangers, mais il semble y avoir une certaine accoutumance. »

Par ailleurs, Geeroms n’est que modérément enthousiaste quant à la situation en Belgique et aux Pays-Bas voisins. Nous nous attendons à une croissance des exportations d’ici la fin de l’année, mais elle ne sera pas impressionnante. La croissance a été décevante au cours des premiers mois de l’année. Tant aux Pays-Bas qu’en Belgique, les chiffres de la croissance et des exportations ont été décevants. » Geeroms fait référence aux rapports de la semaine dernière de CBS et de la Commission européenne.

L’enquête de l’assureur-crédit se concentre sur les menaces perçues par les exportateurs. Le Top 5 des menaces est le suivant :

  1. Incertitudes dues à la politique et au protectionnisme (73 %)
  2. Perturbation de la chaîne d’approvisionnement (31 %)
  3. Pénurie de matières premières et de produits semi-finis (28 %)
  4. Problèmes de financement (20 %)
  5. Risque de non-paiement (17 %).

Les inquiétudes concernant les prix élevés de l’énergie ont considérablement diminué depuis 2023.

Selon J. Geeroms, les exportateurs sont de plus en plus souvent confrontés à des défauts de paiement. « Seuls 11 % d’entre eux déclarent être payés dans les 30 jours. 70 % d’entre eux déclarent être payés dans les 30 à 70 jours. Pour 7 % d’entre eux, le paiement se fait attendre plus de 90 jours. Dans le monde entier, les entreprises reportent le paiement de leurs factures. Cela s’explique principalement par le fait que le fonds de roulement est sous pression, en partie en raison de la hausse des coûts de financement. La détérioration des comportements de paiement inquiète les entrepreneurs. En effet, les retards sont parfois synonymes d’annulation et le non-paiement peut représenter un coup dur pour une entreprise. »

L’accent mis sur la durabilité semble s’affaiblir encore davantage. Près de deux entreprises sur trois indiquent qu’elles ne réduiront leurs émissions de CO² que de 1 à 5 % en 2024. C’est loin d’être suffisant pour atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050.

De nombreux pays parlent de boycotter la Chine, mais lorsqu’il s’agit d’activités d’exportation, cela reste limité. J. Geeroms : « Les choses se font à moitié. On observe deux mouvements. Des entreprises internationales qui abandonnent la Chine comme lieu de production au profit d’autres pays de la région Asie-Pacifique. Il s’agit en particulier d’entreprises allemandes, françaises et surtout américaines. Mais notre enquête montre également que 33 % des entreprises déclarent être en train d’étendre leurs activités en Chine. » Les exportations chinoises sont affectées par la hausse des droits de douane imposés par certains pays, les États-Unis en tête. Par exemple, aux États-Unis, les voitures électriques chinoises voient leurs droits de douane grimper de 25 % à 100 %. Les droits de douane sur les panneaux solaires et les équipements médicaux chinois augmentent également considérablement.  
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