Rapport sur les risques du secteur agroalimentaire

La Russie est le plus grand fournisseur de gaz naturel au monde et est responsable de 33 % de la production mondiale d'engrais, étant un producteur clé d'ammoniac et de NPK. En conséquence, les sanctions commerciales imposées à la Russie ont resserré l'offre d'engrais au niveau mondial, tandis qu'en parallèle, d'autres pays producteurs d'engrais, tels que l'Allemagne, ont été contraints de limiter leur production en raison des coûts élevés de l'énergie. Il en a résulté une augmentation sans précédent du prix des engrais, qui représentent environ 12 % des coûts d'intrants des exploitations de grandes cultures. Heureusement, jusqu'à présent, en 2023, les engrais sont devenus plus abordables à la suite de la chute des prix du gaz naturel. Nous pensons que le pic est derrière nous, ce qui pourrait diminuer légèrement les prix des produits agroalimentaires.

La croissance des bénéfices diffère d'un sous-secteur à l'autre, car le pouvoir de fixation des prix est inégal au sein de chaque maillon de la chaîne, en fonction du positionnement sur le marché, de la composition des produits et de l'empreinte géographique de chaque entreprise. Les entreprises du sous-secteur en amont disposent d'un fort pouvoir de fixation des prix, ce qui leur a permis de vendre les récoltes à des prix plus élevés et même de renforcer leurs marges tout au long de l'année 2022 et du premier semestre 2023. Cependant, une partie de ces augmentations de prix est également due à la pénurie de produits agroalimentaires, car les agriculteurs de certaines régions ont été confrontés à des conditions météorologiques difficiles et inattendues qui ont entraîné une baisse des prévisions de rendement et de la qualité de plusieurs produits agricoles. D'autre part, les magasins de distribution alimentaire constatent des changements dans les habitudes de consommation, les clients privilégiant les produits moins chers (quelle que soit leur qualité), ce qui accroît encore la concurrence par les prix déjà élevée entre les détaillants, alors que les canaux de distribution en ligne gagnent en popularité auprès des consommateurs finaux.