L’édition 2018 de l’étude annuelle DFCG – Allianz Trade auprès des Directeurs financiers français le confirme : quand une organisation réussit à déjouer une tentative de fraude, c’est une fois sur deux le fruit d’une réaction ou d’une initiative humaine, comme le doute, ou la suspicion. Bien loin devant les systèmes de sécurité informatique (12%) ! On comprend aisément l’importance de former son personnel à lutter contre la fraude. De fait, 87% des entreprises interrogées dans cette même étude déclarent « sensibiliser les équipes et faire des formations internes ».
Reste à savoir comment. Pour Francis Hounnongandji, Président de l’IFPF (Institut Français de Prévention de la Fraude), à chaque niveau de responsabilité correspond un type de formation.
Engager le top-management
Pour le Top management la formation va se focaliser sur les responsabilités et les enjeux stratégiques, opérationnels, économiques, juridiques, financiers, de réputation, etc. Objectif : lui faire comprendre les enjeux, et la partition qu’il doit jouer. Sans ce niveau de prise de conscience, l’efficacité de la formation du personnel à lutter contre les fraudes sera sérieusement entamée, et la mobilisation des autres niveaux de collaborateurs dans le combat risque de vite s’amenuiser, ou devenir aléatoire.
Cette formation aux dirigeants commence en général par une courte présentation et une séance de questions-réponses. S’en suit idéalement une ou plusieurs réunions du Comex pour convenir et formaliser les rôles et les responsabilités de chacun(e), et définir leur degré de tolérance à la fraude au regard du business model en cours ou désiré.
Malheureusement, cet exercice indispensable est rarement réalisé. Beaucoup de dirigeants se contentent d’un rôle plus passif d’arbitre dans l’allocation des ressources, et de relais des messages que les spécialistes anti-fraude leur demandent de diffuser.
Former les services à lutter contre la fraude
Pour les services et les fonctions spécialisées, les formations doivent être plus pointues et plus techniques, car ils seront en charge de définir et de mettre en œuvre l’organisation et les dispositifs anti-fraude au sein de l’entreprise. Elles peuvent prendre la forme de certifications professionnelles, la plus connue au niveau mondial étant le Certified Fraud Examiner (CFE).
Le reste des collaborateurs doit s’approprier les messages essentiels des politiques et procédures de l’entreprise, et connaître ce que l’on attend d’eux. Tout le monde doit avoir une connaissance fonctionnelle de la politique anti-fraude.