Les chiffres du baromètre DFCG/Allianz Trade sont éloquents : en France, sept entreprises sur dix ont été victimes de tentatives de fraude en 2017, et une sur trois a été victime d’une fraude avérée – contre 25% en 2016.
Sur le front de la cybercriminalité, les chiffres publiés par le Cesin (un club de responsables sécurité de grandes entreprises françaises) sont plus inquiétants encore : 80% des entreprises seraient chaque année victimes de cyberattaques, dont une sur cinq en aurait subi plus de quinze par an. « L’expertise des cybercriminels est vraiment pointue et les types de menaces sont toujours plus difficiles à détecter », déplore Éric Freyssinet, conseiller auprès du Préfet en charge de la lutte contre les cybermenaces au ministère de l’intérieur.
Les fraudeurs ont une bonne raison de s’attaquer aux entreprises : leur trésorerie. Selon une étude publiée par Grant Thornton, 25% des entreprises françaises ayant déclarées une fraude aux faux fournisseurs ont subi des pertes pour des montants pouvant aller jusqu’à 10 millions d’euros. Selon les estimations de l’Association of Certified Fraud Examiners (ACFE), une organisation perd en moyenne 5% de ses revenus annuels à cause de la fraude.
Une faille est toujours exploitée un jour ou l’autre
En matière de fraudes, dans la plupart des cas la menace est d’abord interne. Selon l’ACFE, le profil du fraudeur est en général un salarié âgé de 36 à 45 ans, diplômé, qui occupe un poste à responsabilité, plus particulièrement dans le service comptabilité et finance. Une étude de KMPG a révélé que 62% des fraudes en entreprise sont commises avec des complices.
Pourquoi devient-on fraudeur ? Simplement parce que les cinq postulats universels de la fraude sont – et seront – toujours valables :
- Tout système comporte au moins une faille.
- Chaque faille est susceptible d’être découverte.
- Si une faille est susceptible d’être découverte, elle le sera.
- Quiconque a accès à cette faille sera tenté de l’utiliser à son profit.
- Si les risques sont faibles, cette faille sera exploitée.