La réélection n'est pas non plus une bonne nouvelle pour l'économie belge. Johan Geeroms, notre directeur Risk Underwriting Benelux : "Les entreprises belges vont souffrir. Avec 35 milliards d'euros d'exportations par an, les États-Unis figurent parmi les cinq principaux pays exportateurs de la Belgique. Les produits chimiques et pharmaceutiques représentent une bonne part de ces exportations. Le port d'Anvers est crucial pour le commerce mondial des produits chimiques. Les droits d'importation de Trump constituent une menace sérieuse à cet égard."
Selon Johan Geeroms, le libre-échange est sous pression depuis un certain temps. "Et Trump ne fait qu'aggraver la situation. Le climat commercial international va encore se détériorer. Non seulement en raison du protectionnisme, mais aussi parce que l'incertitude augmentera. Trump supprimera-t-il l'aide à l'Ukraine ? Quelle est son indulgence à l'égard de Poutine ? Que fera l'UE en réponse aux restrictions américaines, etc. Tout cela a des implications pour la zone euro et certainement pour une économie ouverte comme la Belgique."
Les entreprises belges sont déjà affectées de deux manières. L'augmentation des droits de douane affaiblit la position concurrentielle des entreprises qui exportent vers les États-Unis. Les chaînes d'approvisionnement peuvent également être perturbées par la montée du protectionnisme et les contre-réactions qui s'ensuivent.
Johan Geeroms prend l'exemple de la Chine. "Si les entreprises chinoises peuvent vendre moins de produits aux États-Unis, elles essaieront de les vendre en Europe (à des prix de dumping). C'est une mauvaise nouvelle pour les PME belges, car elles sont les principaux fournisseurs des grandes entreprises européennes qui pourront bientôt vendre moins de produits sur leur propre marché.