Atlas sectoriel 2024

10/09/2024

Un agenda politique chargé pour tester une fois de plus la résistance de l'économie mondiale

La croissance mondiale a atteint son niveau le plus bas au premier semestre, mais le secteur manufacturier mondial est toujours en situation d'offre excédentaire et la demande reste atone, en particulier dans la zone euro. Nous prévoyons une croissance du PIB mondial de +2,8 % en 2024 et 2025, avec un ralentissement de la croissance à +1,7 % aux États-Unis et à +1,4 % en 2025 dans la zone euro. La Chine continuera à gérer le ralentissement de sa croissance (+4,3 % en 2025).

Au sommaire :

  • Les bénéfices des entreprises : vers une reprise ? La dernière saison des résultats a donné des résultats mitigés : les revenus mondiaux ont augmenté de 3,5 % en glissement annuel, mais les revenus ont stagné pour les entreprises européennes (-0,7 % en glissement annuel), tandis que les entreprises américaines et d'Asie-Pacifique ont toutes deux enregistré une croissance de 4,5 % en glissement annuel. Néanmoins, 58% des entreprises mondiales, dont 59% d’entreprises européennes, ont dépassé les attentes. Du point de vue de la rentabilité, les bénéfices mondiaux ont augmenté de 14,7 % en glissement annuel. Les entreprises américaines ont enregistré une croissance des bénéfices de +10 % en glissement annuel, 69 % d'entre elles dépassant les attentes, tandis que 53 % des entreprises européennes ont également dépassé les attentes malgré une croissance de -2,5 % en glissement annuel. Quelques secteurs, principalement liés à la technologie, surperforment, tandis que d'autres sont en difficulté. Aux États-Unis, les entreprises du S&P 500 ont affiché une croissance modérée, mais les inquiétudes concernant les bénéfices futurs persistent. En Europe, les secteurs cycliques et l'industrie du luxe - qui surperforme depuis longtemps - ralentissent. Les banques résistent bien malgré les incertitudes économiques accrues. À l'avenir, la résilience de l'économie et l'assouplissement de la politique monétaire pourraient favoriser la poursuite de la croissance et la reprise des bénéfices.
  • En examinant de plus près les secteurs, nous identifions trois groupes principaux : (i) les secteurs confrontés à une demande plus faible et à une baisse du pouvoir de fixation des prix, (ii) les secteurs confrontés à la chaîne d'approvisionnement et aux défis géopolitiques et (iii) les industries dont les perspectives sont stables ou en voie d'amélioration. Dans le premier groupe, on trouve des secteurs comme la pâte à papier, les produits chimiques, l'agroalimentaire, le commerce de détail, le textile et l'équipement ménager, où les perspectives sont dominées par une croissance limitée et des marges sous pression. Les problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement et à la situation géopolitique continuent de peser lourdement sur des secteurs tels que les transports, l'énergie et les équipements de transport, où la demande reste solide mais où les obstacles opérationnels et géopolitiques persistent. Les secteurs stables ou en amélioration, y compris les produits pharmaceutiques, l'automobile, les ordinateurs et les services informatiques, bénéficient d'avancées technologiques telles que l'IA qui stimule les dépenses informatiques des entreprises et d'une demande stable grâce à des tendances structurelles (par exemple, la démographie, la transition verte, etc.). Cependant, certains de ces secteurs sont confrontés à des défis spécifiques comme les risques réglementaires.
  • Dans ce contexte, la majorité de nos notations sectorielles se situent dans les catégories de risque « moyen » ou « sensible ». 87 % de l'ensemble des notations dans les différentes régions se situent dans ces deux catégories. Comme l'année dernière, les niveaux de risque varient considérablement d'une région à l'autre, l'Asie étant généralement plus sûre et l'Amérique latine plus exposée. En termes d’industries, les produits pharmaceutiques, les logiciels et les services informatiques ont tendance à être mieux notés, tandis que la construction, le textile et les métaux sont considérés comme plus risqués. Par rapport à la période pré-Covid, la plupart des secteurs se situent toujours en dessous de 2019, malgré le redressement des notations. L'évolution des notations au cours des quatre derniers trimestres montre que plusieurs secteurs se distinguent. L'équipement ménager, la chimie, la construction et le textile se distinguent par un solde globalement négatif. En revanche, le redressement des notations s'est avéré substantiel dans le secteur de l'automobile, des transports et des machines. Mais ce n'est pas une surprise puisque ces secteurs étaient les plus dégradés après le début de la pandémie.