Comme chaque trimestre, les experts Allianz Trade mettent à jour leur scénario économique mondial. Au sommaire de cette nouvelle étude :
Les résultats politiques à venir mettront à nouveau la résilience à l'épreuve.
- La croissance mondiale a atteint son point le plus bas au premier semestre, mais le secteur manufacturier mondial est toujours en situation d'offre excédentaire, avec une faible demande dans la zone euro en particulier.
- Les risques de récession persistent dans la zone euro et augmentent aux États-Unis en raison du ralentissement du marché du travail.
- Dans l'ensemble, nous prévoyons une croissance du PIB mondial de +2,8 % en 2024 et 2025, avec une croissance ralentie à +1,7 % aux États-Unis et atteignant son potentiel dans la zone euro à +1,4 % en 2025. La Chine continuera à gérer le ralentissement de sa croissance (+4,3 % en 2025).
- Les risques restent orientés à la baisse en raison de l'incertitude accrue dans une année de super-élections et des conflits mondiaux en cours.
- Notre scénario baissier (dérapage budgétaire et augmentation des risques géopolitiques) se traduirait par une baisse de la croissance mondiale de 1,5 point de pourcentage et une hausse de l'inflation de 1 point de pourcentage, ce qui maintiendrait les taux d'intérêt à un niveau élevé pendant plus longtemps.
Les banques centrales ont retardé ou ralenti leurs cycles d'assouplissement en raison de la rigidité de l'inflation.
- Les objectifs d'inflation devraient être atteints au début de 2025, soit six mois plus tard qu'initialement prévu. Au niveau mondial, l'inflation devrait atteindre 3,9 % en 2025 après avoir atteint 5,6 % en 2024, avec les États-Unis à 2 % et la zone euro à 2,1 %, et la Chine sortant de la déflation (+1,5 %).
- Nous avons repoussé notre estimation de la première baisse de taux de la Fed à décembre, suivie de cinq baisses de taux en 2025 (à 4%). La BCE procédera à une nouvelle baisse en septembre, puis attendra la Fed avant de poursuivre le cycle d'assouplissement en 2025 avec quatre nouvelles baisses (jusqu'à 2,5 %).
- Les banques centrales des marchés émergents resteront dans un mode d'assouplissement prudent, car le retard de la Fed met un terme à l'optimisme. L'impulsion budgétaire n'est que modérément négative dans les principales économies avancées et de nouveaux efforts de consolidation budgétaire seront reportés après les élections.
L'impulsion budgétaire n'est que modérément négative dans les principales économies avancées et de nouveaux efforts de consolidation budgétaire seront reportés après les élections.
- En Europe, tous les regards seront tournés vers la trajectoire d'ajustement des sept pays qui ne respectent pas les règles budgétaires nouvellement rétablies (France, Italie, Belgique, Pologne, Hongrie, Slovaquie, Malte), en plus de la Roumanie qui était déjà soumise à la Procédure de Déficit Excessif depuis 2020. La réduction des ratios de dette publique nécessite des excédents primaires > 1,5 % du PIB en moyenne (contre des déficits > -3 % à la fin de 2023).
La sortie de la récession du commerce mondial soutiendra la relance du cycle d'investissement jusqu'en 2025.
- L'assouplissement des conditions financières et monétaires s'accélérera mais les entreprises resteront attentistes pour les grandes décisions d'investissement, compte tenu de la montée des incertitudes (géo)politiques.
- Le retour du consommateur européen reste timide, l'incertitude empêchant les dépenses ambitieuses et continuant à alimenter des taux d'épargne plus élevés.