Blog > Impayés & Risque client > Le Credit Manager, véritable couteau suisse de l’entreprise
Quels sont les nouveaux défis rencontrés par les Credit Managers ?
Carlos Sequeira : Les nouveaux défis sont d’une part législatifs, avec la raréfaction de l’information, comme par exemple la non-parution des bilans des sociétés de taille intermédiaire. De l’autre côté, ils sont aussi technologiques, avec la numérisation et tout ce que peuvent apporter les nouvelles technologies.
Eric Latreuille : Les nouveaux défis sont à mon sens de deux ordres. Le premier est technologique, avec la digitalisation permettant une plus grande rapidité dans la prise de décision et une fluidité dans tout ce qui concerne le Credit Management. Deuxièmement, la compliance, qui est un domaine extrêmement important pour la direction juridique.
Quelles sont les compétences à avoir pour vous et au sein de vos équipes ?
EL : Les compétences clés sont la communication et la pédagogie, à la fois pour que les équipes puissent bien former les commerciaux à la culture cash, mais aussi pour bien écouter ce qui se passe du côté des clients et percevoir la dégradation du risque.
CS : Il faut des compétences évidemment financières, puisque c’est quand même la base du métier. Un peu de sens du commerce ensuite, parce qu’on est souvent en ligne avec le client, et on est l’image de la société auprès du client. Enfin, il faut également des compétences législatives. La palette est assez large et c’est tout l’intérêt de notre métier.
Une nouvelle compétence à maîtriser ?
CS : Aujourd’hui, un Credit Manager doit savoir parler informatique. Que ce soit pour gérer l’implantation d’un ERP financier ou d’un système de recouvrement, par exemple. Mais aussi pour évoquer tout ce qui est transfert et gestion des données, parce que nous sommes des sources d’informations qui sont disséminées dans toute la société.
EL : Oui, il y a une nouvelle compétence à maitriser, qui est celle d’être business partner auprès des commerciaux. Nous pouvons leur apporter des solutions pour développer leur chiffre d’affaires dans des régions ou des endroits auxquels ils n’auraient pas pensé alors que le Credit Manager pourrait les y accompagner.
A l’inverse, identifiez-vous une compétence plus anecdotique aujourd’hui ?
EL : Je ne pense pas, il y en a qui sont peut-être moins employées, mais elles sont toutes utiles au Credit Manager, qui est confronté à des situations extrêmement différentes en fonction du contexte et des impératifs de l’entreprise.
CS : Moi j’ai préparé un diplôme d’expertise comptable, et aujourd’hui ça ne me sert à rien. Avec un logiciel de gestion intégré, on n’a finalement pas besoin finalement de toute une connaissance globale pour saisir des règlements. Cette partie-là du métier tend à être fortement réduite.