Comment les dépenses des ménages européens évoluent-elles face à une inflation plus forte et plus longue que prévue ? Quel impact sur leur pouvoir d’achat et leur consommation ? C’est le sujet analysé par les experts Allianz Trade dans leur dernière étude !
- Plus d’un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les ventes au détail se sont montrées plus que résilientes qu’attendu en Zone Euro, et ce malgré une inflation à un niveau record et à un faible moral des consommateurs.
- « Les hausses de salaires ont partiellement amorti le choc inflationniste et soutenu le pouvoir d’achat des ménages, notamment en France, en Allemagne et en Italie. En complément, l’épargne accumulée durant la crise Covid-19 a également soutenu les dépenses de consommations des ménages. Toutefois, nous estimons que la consommation des ménages européens n’accélérera qu’à partir du second semestre 2024 », justifie Maxime Darmet, économiste France chez Allianz Trade.
- Un paradoxe est toutefois à noter concernant le type de dépenses de consommation. Selon Allianz Trade, les dépenses des ménages européens en biens non-durables (alimentaire, électricité, carburant) ont connu un recul important au T1 2023 : de -2% de Italie, de -5% en France et de -7% en Allemagne. En revanche, dans certains pays, les biens durables (voitures, électroniques, meubles, électroménager) ont connu une légère croissance malgré l’inflation : de +1% en France de +6% en Italie. Enfin, certains services ont enregistré une très forte hausse des dépenses les concernant. C’est le cas notamment du transport aérien (+42% à l’échelle européenne), de la restauration (+13%) et de l’hébergement (+30%).
- « Une explication de cette asymétrie tient à la nature du choc inflationniste sur les ménages. D’une part, les ménages les moins aisés n’ont d’autres choix que de réduire leurs dépenses essentielles étant donnée la hausse des prix constatée sur ces biens. D’autre part, les ménages les plus aisés peuvent se permettre de maintenir leurs dépenses non-essentielles. D’où l’émergence de cette consommation à deux vitesses selon le profil de chaque ménage », explique Aurélien Duthoit, conseiller sectoriel chez Allianz Trade.
- Quel est le coût de l’inflation pour les ménages européens ? Allianz Trade a analysé l’évolution des dépenses nominales des ménages européens pour distinguer la contribution des volumes (les quantités achetées) et celle des prix (tenant compte de l’inflation).
- « Selon nos calculs, au S1 2023 , les dépenses mensuelles des ménages français ont cru de +244 euros à cause de l’inflation. Une addition plus salée qu’en Espagne (+132 euros), et moindre qu’en Allemagne (+290 euros) et qu’en Italie (+310 euros). Dans tous les pays, les biens non-durables sont systématiquement le premier ou second plus gros contributeur à la hausse du coût de la vie des ménages. Et ce malgré le fait qu’ils ne représentent en moyenne que 30% du total de la consommation des ménages européens », analyse Aurélien Duthoit.
Pour découvrir en détail notre méthodologie de calcul et nos prévisions en matière de consommation et de dépenses des ménages pays par pays, téléchargez notre étude !