Défaillances d’entreprises en France au T2 2025

24/07/2025

  • 17 085 défaillances ont été enregistrées en France au 2nd trimestre 2025 (+3,5% vs T2 2024).
  • Si le pic d’accélération des défaillances d’entreprises semble dépassé, la perspective d’un nouveau record historique de sinistralité reste de mise avec 67 500 faillites attendues en fin d’année 2025.
  • Excepté le commerce de détail (stable à un haut niveau), aucun secteur n’échappe à la montée prolongée des défaillances.
  • Les défaillances touchent de plus en plus des grandes entreprises et pas seulement des TPE : la remontée des défaillances s’est diffusée à toutes tailles d’entreprises, avec des hausses à deux chiffres pour toutes les tranches hautes de chiffre d’affaires.

Allianz Trade, leader mondial de l’assurance-crédit a publié sa dernière étude sur les défaillances d’entreprises en France au cours du 2nd trimestre 2025.

Si les entrées en procédures collectives se sont affichées en léger repli (-6%) par rapport au T1 2025, elles restent en hausse par rapport à la même période en 2024 (+3,5%), avec un mois d’avril particulièrement sinistré. Cette tendance traduit une normalisation attendue après les niveaux exceptionnellement bas de 2020-2021, ainsi qu'un retour à des fondamentaux fragiles du risque de crédit, mettant à l'épreuve la résilience des entreprises déjà affectées par une succession de crises. En conséquence, le nombre de défaillances demeure proche des niveaux historiques.

Le pic d’accélération des défaillances d’entreprises semble dépassé, avec un infléchissement graduel au fil des trimestres (+3% aux T1 et T2 2025, après +9% au T4 2024 et +18% au T3) mais ce ralentissement n’empêche pas un haut niveau de sinistralité et la perspective reste celle d’un chiffre durablement élevé. « Les entreprises continuent de faire face à de nombreux défis, tels que la faiblesse du cycle conjoncturel, la fin et le remboursement des aides, la reprise des assignations par les services fiscaux et sociaux, ainsi que les incertitudes géopolitiques. De plus, la guerre commerciale initiée par les États-Unis pourrait entraîner un nombre de faillites supérieur à nos prévisions pour 2025 et 2026, estimées respectivement à 67 500 et 65 000 » explique Maxime Lemerle, Responsable de la recherche défaillances chez Allianz Trade.

 

Initialement concentrée sur les plus petites entités (en termes de CA), la remontée des défaillances s’est diffusée à toutes les tailles d’entreprises, avec des rebonds à deux chiffres pour toutes les tranches hautes de CA. À fin juin 2025, l'ensemble des entreprises défaillantes pour lesquelles des données financières sont disponibles représentait encore des niveaux très élevés de chiffre d'affaires cumulé, atteignant 33,1 milliards d'euros (soit -3% sur 1 an), et de passif fournisseurs, s'élevant à 6,6 milliards d'euros (soit +5%).

En France, la remontée des défaillances touche tous les secteurs, à l'exception du commerce de détail, qui demeure stable. Sur les 12 derniers mois, la dynamique haussière est marquée pour le transport/entreposage (+16%), l’agriculture (+14%) et l’information/communication (+13%) en termes relatifs. En nombre, c’est la construction (+874 sur 12 mois), secteur le plus sinistré avec 21% des faillites, devant les services aux entreprises (+845), l’hébergement/restauration (+791) et les services aux particuliers (+638). Au regard des données historiques, les secteurs qui se distinguent avec un niveau de défaillance très élevé sont le transport-entreposage (62% au-dessus de la moyenne 2010-2019), l’information/communication (44%), le commerce automobile (38%), l’hôtellerie/restauration (33%) et l’immobilier/finance/assurance (26%). Le commerce de gros constitue la principale exception, avec un niveau de défaillance inférieur de 7%.

A fin juin 2025, les deux principaux types d’entrée en procédures collectives continuent de croître, en particulier les redressements judiciaires (+12% sur 12 mois). La procédure de sauvegarde reste limitée en nombre absolu (moins de 380 cas au T2 et 1500 cas sur les 12 derniers mois), représentant une part relative de 2,2%, avec une tendance au repli encore très modérée depuis fin 2024. La procédure de liquidation demeure la plus couramment utilisée, représentant 69% des cas sur 12 mois.

« L’environnement commercial a rarement été aussi complexe et volatil, les entreprises doivent impérativement rester vigilantes pour atténuer le risque de non-paiement. En cette période d'incertitude, la prévention et l'analyse du risque crédit deviennent incontournables, et l'assurance-crédit s'impose comme un outil puissant pour sécuriser les créances commerciales. Forte de ses 200 experts du risque répartis dans 23 délégations régionales, Allianz Trade se positionne en tant que vigie essentielle, alertant ses clients des menaces imminentes et les protégeant contre l'effet domino des défaillances » rappelle Laurent Treilhes, Président du Comité Exécutif d’Allianz Trade en France.

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