No country for old robots : comment l'Europe peut-elle franchir la frontière technologique de la robotique ?

11/06/2025

L'Europe a toujours été une puissance dans le domaine de la robotique, mais elle commence à prendre du retard sur la Chine et les États-Unis. Les investissements dans la robotique ont augmenté de près de 230 % entre 2019 et 2024, et le marché devrait dépasser les 100 milliards de dollars d'ici 2030. La Chine est devenue de loin le plus grand consommateur de robots, représentant 51 % du total des installations annuelles de robots industriels, et son industrie robotique connaît une croissance régulière. L'industrie robotique européenne risque d'être perturbée par les acteurs historiques soutenus par des politiques industrielles fortes et par les nouveaux acteurs issus de l'écosystème technologique dans le contexte de l'engouement pour l'IA. La robotique pouvant permettre d'accroître la productivité, de relever les défis démographiques de l'Europe et de protéger sa souveraineté industrielle, la région doit agir dès maintenant pour éviter de subir le même sort que l'industrie automobile, en s'appuyant sur cinq leviers : 

1. Élaborer et mettre en œuvre une feuille de route européenne pour la robotique. L'Europe a besoin d'un plan stratégique et d'une vision opérationnelle claire pour développer son secteur de la robotique. Nous suggérons que ce plan se concentre sur la formation de champions de la robotique qui serviront en premier lieu les secteurs nationaux (i) peu robotisés, (ii) confrontés à des problèmes de productivité ou à des pénuries de main-d'œuvre récurrentes et (iii) difficiles à délocaliser et/ou stratégiques. Il s'agit notamment des transports et de la logistique, de l'hôtellerie, de l'agroalimentaire, de la construction, de la santé, de l'aérospatiale et de la défense. L'Europe devrait également éviter de se lancer dans des applications robotiques dans lesquelles elle accuse déjà un retard trop important (par exemple, les humanoïdes ou les véhicules autonomes).

2. Améliorer l'accès au capital pour les start-ups spécialisées dans la robotique. L'Europe devrait poursuivre le développement d'un cadre juridique et commercial afin d'augmenter la taille critique du marché du capital-risque, dont les capacités de financement sont complémentaires aux efforts publics et privés. La nature capitalistique de l'industrie robotique, qui est encore plus prononcée pour le développement de nouveaux robots intelligents basés sur l'IA, signifie que l'Europe ne peut négliger aucun canal de financement. Les États-Unis attirent actuellement sept fois plus d'investissements en capital-risque dans l'IA que l'Europe, ce qui pourrait peser sur les capacités d'innovation de l'Europe et entraîner un retard technologique.

3. Accélérer l'innovation de la recherche à la commercialisation. La faiblesse de l'Europe réside dans la fragmentation de son marché et le manque de coopération pour promouvoir l'investissement privé. Dans ce contexte, elle doit soutenir la création de champions régionaux et/ou promouvoir la mise en commun des investissements afin de jouer un rôle de premier plan dans la course technologique actuelle pour le leadership en matière d'IA. Le renforcement de la collaboration et des partenariats commerciaux via des programmes d'incubation entre les écoles d'ingénieurs et le secteur privé contribuera à développer un écosystème innovant à moindre coût. Au niveau du secteur public, nous recommandons d'augmenter d'au moins 5 % (plus de 100 milliards d'euros) le budget septennal pour 2028-2034, tout en prévoyant un investissement minimal dédié à l'industrie robotique (5 à 10 %).

4. Investir dans la mise à niveau des compétences et la formation de la main-d'œuvre. Un nombre important d'entreprises de l'UE déclarent avoir des difficultés à trouver des employés possédant les compétences nécessaires pour mettre en œuvre les technologies numériques, y compris la robotique. Cette pénurie est particulièrement grave dans les secteurs industriels, où le manque d'opérateurs techniques, de techniciens en robotique et d'intégrateurs de systèmes freine le déploiement des technologies de pointe dans les usines. Pour aggraver le problème, la part des entreprises de l'UE qui offrent une formation à leurs employés est passée de 71 % en 2015 à seulement 67 % en 2020. Un programme complet de mise à niveau des compétences est essentiel. En effet, les travailleurs de première ligne ont besoin d'une formation pour utiliser les robots collaboratifs en toute sécurité, interpréter les informations fournies par l'interface et effectuer les opérations de maintenance de base. Les techniciens, quant à eux, doivent maîtriser la programmation des robots, la logique des automates programmables, l'alignement des capteurs et le diagnostic. Au niveau stratégique, les ingénieurs doivent être capables de planifier des flux de travail robotisés et d'intégrer des systèmes à des logiciels d'entreprise. L'élargissement de la formation professionnelle avec des programmes actualisés, l'incitation des entreprises à investir dans la reconversion de leurs employés et la mise en place d'un « cadre de compétences en robotique » unifié dans toute l'UE sont des mesures essentielles pour adapter la main-d'œuvre aux exigences de la fabrication moderne (automatisée).

5. Rationaliser les cadres réglementaires pour favoriser l'innovation et l'adoption. L'UE doit trouver un équilibre entre son leadership en matière de réglementation de l'IA et la nécessité de favoriser l'innovation, en particulier dans le domaine de la robotique. Si la loi sur l'IA, en vigueur depuis août 2024, établit un cadre juridique harmonisé en classant les systèmes d'IA en fonction de leur niveau de risque, ses règles strictes risquent de ralentir l'innovation et de dissuader les investissements, en particulier pour les PME. La robotique, étroitement liée à l'IA, est confrontée à une complexité réglementaire supplémentaire en raison du chevauchement des règles de sécurité et de la classification dynamique des risques. Pour y remédier, l'UE devrait harmoniser les réglementations, créer des « bacs à sable réglementaires » pour les essais, promouvoir la collaboration internationale et adopter des approches adaptatives et fondées sur les risques qui évoluent avec la technologie et soutiennent l'innovation spécifique à chaque secteur.

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