Facture énergétique en Europe

25/01/2023
La crise énergétique va-t-elle s’intensifier en Europe en 2023 ? Quel impact pour la rentabilité des entreprises européennes ? Les experts Allianz Trade répondent à ces questions dans leur dernière étude !

Au sommaire :

  • Le grand choc des prix de l’énergie n’est pas terminé pour les entreprises européennes. En 2022, la hausse de leur facture énergétique a été contenue, d’une part grâce aux interventions étatiques, et de l’autre car la plupart des contrats énergétiques sont basés sur des tarifs fixes et/ou réglementés par l’Etat, et non indexés sur les prix de gros de l’énergie.
  • Mais une accélération de la hausse des factures d’énergie est à attendre en 2023. « Cette année, la facture énergétique des entreprises devrait s’alourdir. En effet, le renouvellement des contrats énergétiques devrait mieux refléter la hausse du prix de gros de l’énergie, ce qui n’a pas été le cas l’an passé. Ainsi, selon nos estimations la facture de gaz des entreprises devrait croître de plus de +100% en Italie et en Espagne en 2023 par rapport à 2021, et de +60-70% en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. Pour la facture d’électricité des entreprises, elle devrait croître de +35% en Allemagne en 2023 par rapport à 2021, et de +80% en Italie et en Espagne. De quoi affecter la trésorerie des entreprises européennes », développe Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade.
  • Cette hausse de la facture énergétique pourrait avoir un impact important sur la rentabilité des entreprises européennes, et notamment des plus grandes. Selon Allianz Trade, en moyenne, la rentabilité des grandes entreprises européennes pourrait être affectée de -1,3 point en 2023. En France, l’impact pourrait atteindre -1 point, contre -2,4 points au Royaume-Uni et -3,4 points aux Pays-Bas. Côté sectoriel, ce sont les grandes entreprises industrielles qui pourraient être les plus affectées, avec un impact de -1,7 point à l’échelle européenne.
  • Cette dynamique peut-elle affecter l’investissement des grandes entreprises ? « Qui dit moins de rentabilité dit forcément moins de capacité d’investissement pour les entreprises, d’autant plus dans un contexte de resserrement de l’accès au crédit. Ainsi, nous estimons qu’en Europe, le taux d’investissement des grandes entreprises pourrait reculer de -1 à -2 points en moyenne en 2023. La France, l’Espagne et le Royaume-Uni pourraient être les pays les plus affectés, en raison d’une sensibilité forte de l’investissement à la rentabilité. Le taux d’investissement des grandes entreprises pourrait reculer en France de -1,7 point en 2023, soit -40 Mds EUR d’investissement. Cela pourrait atteindre -25 Mds EUR en Espagne, et -25 Mds GBP au Royaume-Uni », détaille Maxime Darmet.