Avec un taux de participation attendu de 60 %, les élections européennes de 2024 s'annoncent comme un moment charnière pour le Parlement européen. La lutte contre la pauvreté (33 %) et la santé publique (32 %) sont les principales priorités des électeurs, selon l'enquête Eurobaromètre d'avril 2024, tandis que les cinq principaux sujets qui ressortent des manifestes des partis politiques sont le climat et l'énergie, la sécurité et la défense, la compétitivité et la croissance, la politique étrangère et les politiques fiscales et industrielles. Nous nous attendons à ce que les principaux partis centristes obtiennent encore une majorité des 720 sièges, mais que les partis de droite obtiendront probablement plus de soutien, ce qui pourrait modifier les priorités législatives et l'orientation générale de l'UE sur certains sujets, notamment la sécurité et la défense.
Au sommaire :
- La prochaine Commission européenne devrait donner la priorité au renforcement de la compétitivité de l'UE, à la refonte de la politique étrangère en matière de commerce, au renforcement de la défense et de la sécurité, à la lutte contre le changement climatique et à l'élaboration d'une stratégie en matière de politiques fiscales. En effet, celle-ci doit devenir plus stratégique avec une vision à long terme qui soutient les industries stratégiques, la stabilité économique et la croissance grâce à des dépenses anticycliques et des politiques fiscales ainsi que des réformes structurelles pour les besoins d'investissement à venir liés à la transition climatique (plus de 3 % du PIB) et à la défense et à la sécurité (plus de 2 % du PIB).
- L'UE doit également s'efforcer de mettre en place un marché unique véritablement intégré dans les domaines de l'énergie, des télécommunications et du secteur financier. Une union des marchés des capitaux n'a jamais été aussi urgente, car la concurrence pour les capitaux s'intensifie dans un contexte de taux d'intérêt plus élevés et de besoins d'investissement immenses.
- En ce qui concerne la politique climatique, après les grands progrès réalisés grâce à l'European Green Deal et à Fit for 55, visant à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d'au moins -55 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990 (actuellement à -32 %), se positionnant ainsi comme un leader dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Les cinq prochaines années devraient être consacrées à la mise en œuvre concrète. Nous ne nous attendons donc pas à de nouvelles réformes majeures sur le front climatique.
Toutefois, le marché de l'énergie a encore besoin d'un plan clair, c'est-à-dire d'un véritable plan de réseau européen. Après de longues négociations, le Conseil de l'UE a adopté les réformes tant attendues des marchés de l'électricité et du gaz en mai 2024. Malheureusement, ces réformes sont insuffisantes sur plusieurs points essentiels et ne permettent pas de mettre en place un cadre harmonisé et axé sur le long terme pour le marché européen de l'électricité.