Quel est le profil des entreprises présentes à Rungis ?
Carlos Costa. Sont présentes des PME de tailles diverses allant de 3 à 4M€ de chiffre d’affaires pour les plus petites, jusqu’à 50 à 80M€ pour les plus grosses. Et il y a également quelques belles ETI, toutes présentes à l’international. Leur activité principale est axée sur les métiers de bouche : fruits, légumes, viande, poissons, fromages, mais aussi fleurs et végétaux. Chaque catégorie de produit est réunie sous un pavillon. L’ambiance est conviviale, les transactions commencent dès 3h du matin et se calment vers 7h. La vente se fait « sur le carreau », au rez-de-chaussée des Halles. Il s’agit d’un marché de négoce, où les marges sont assez faibles. Les entreprises ont donc le réflexe de vérifier la solvabilité des acheteurs, d’autant qu’ils sont en général assez volatils et peu fidèles. La culture du risque client est forte à Rungis !
Quelles sont les spécificités de ces entreprises en matière de gestion de trésorerie et d’assurance-crédit ?
Ces entreprises ont face à elles une multitude de clients, de toute taille. Cela va des grossistes ou des grandes et moyennes surfaces (GMS), jusqu’aux cafés, hôtels et restaurants (CHR). Ce sont des postes clients particulièrement atomisés, pouvant parfois atteindre 3.000 clients, et qui peuvent être difficile à gérer. En découle un important besoin administratif de relance, pour éviter d’entamer la trésorerie. Notre rôle, chez Allianz Trade, est de privilégier les relances amiables, et d’accompagner nos clients sur ce point. Notre réputation nous permet d’ailleurs souvent de débloquer certaines situations…
Une autre spécificité de Rungis est liée à l’approvisionnement : certains produits, comme les fruits exotiques, doivent mûrir en entrepôt. Il faut prévoir de s’approvisionner bien en amont, et de sortir de la trésorerie longtemps avant la date de vente. C’est également le cas pour les produits saisonniers tels que les sapins de Noël. Les entreprises de Rungis sont donc confrontées à l’enjeu de la précommande très en amont puis de la livraison en flux tendu. Le décalage entre l’approvisionnement et le paiement peut parfois atteindre plusieurs mois. Pour gérer cet écart et ce besoin en fonds de roulement, les entreprises de Rungis se tournent vers des « crédits de campagne » proposés par les banques. Dans ce cadre, l’assurance-crédit peut aider à sécuriser la marge et le poste client – de quoi rassurer les banques. Chez Allianz Trade, nous pouvons même prévoir, à la demande de la banque, un « avenant de délégation de bénéfice », avec un contrat tripartite qui lui permettra d’être indemnisée en cas de défaut de paiement, même si la créance n’est pas recouvrée.